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Le végétarisme, plus qu’une tendance, une éthique

A l’heure où la consommation de viande n’a pas bonne presse et où l’on sait que les végétariens vivent plus longtemps, qu’en est-il du végératisme ? Religion, culture, diététisme… Les raisons qui poussent certaines personnes à adopter un régime végétarien ne manquent pas. Le végétarisme est même en passe de devenir une véritable tendance qui dépasse largement le cadre du bouddhisme et qui attire de plus en plus de jeunes.  Le mot « végétarisme » apparaît au 19ème siècle. Il tire son origine du mot latin « vegetus », qui signifie « sain, frais et vivant ». De par sa dimension éthique et non-violente, le végérarisme a toujours suscité l’adhésion de très nombreuses personnalités, à commencer par Paul MacCartney, qui a collaboré avec Olivia Harrison, Sheryl Crow, Bryan Adams et Moby pour fonder l’organisation « Meat free Monday » - « Un lundi sans viande », en français -, afin de sensibiliser l’opinion aux impacts du carnivorisme sur l’écosystème. Au Vietnam, la culture végétarienne est en vogue. Bouddhisme oblige, de nombreuses personnes se font végétariennes les premiers et quizièmes jours des mois lunaires. Mais nombreux sont ceux pour qui le végétarisme est une hygiène de vie quotidienne. C’est par exemple le cas de la chanteuse Vo Ha Tram : « Le végétarisme, ça n’a rien de difficile. C’est à la portée du premier venu. C’est une question de volonté. Un être humain peut manger de tout, mais il y en a qui refusent de consommer de la viande. A condition de respecter certaines règles, un régime végétarien ne présente pas de danger. En ce qui me concerne, le fait d’être végétarienne m’a aidé à garder la ligne, mais aussi à rester en bonne santé. Au départ, je n’étais végétarienne que les premiers et quinzièmes jours des mois lunaires, mais maintenant, c’est tout le temps, et franchement, ça me fait beaucoup de bien. »        De nos jours, le végétarisme est partout. Même les compagnies aériennes s’y mettent, c’est dire ! Il faut dire qu’un régime végétarien bien dosé est bénéfique à la santé et qu’il permet même de prévenir ou de traiter certaines maladies. Les professionnels de la santé sont d’ailleurs les premiers à l’affirmer. Sur le plan culturel, le végétarisme tend à se répandre au sein d’une communauté de personnes désireuses de préserver une certaine éthique environnementale. Le bonze Thich Quang Hue, qui vient de la  pagode Hieu Quang, nous présente quant à lui le point de vue des bouddhistes.      « Le Bouddhisme nous enseigne souvent que le fait de manger de la viande diminue l’esprit de compassion, et c’est vrai. Le fait de manger de la viande implique d’être lié, associé d’une manière ou d’une autre, à l’action de tuer les animaux. Actuellement, il est plutôt facile de se tenir informé des bienfaits du végétarisme. Il ne s’agit pas que de protéger sa santé, mais aussi et surtout de développer un esprit de compassion. Et comme l’esprit de compassion est essentiel à notre pratique de la voie, je pense que c’est une bonne pratique de ne pas manger de viande. Par ailleurs, l’éthique bouddique repose sur notre capacité à nous mettre mentalement à la place des autres. Si on frappe un homme ou un animal, on peut s’identifier à cet homme ou à cet animal et comprendre la souffrance endurée. Du coup, on n’a plus envie de lui infliger de souffrances. »     Le bonze Thich Quang Hue prône donc une approche bouddhique du végétarisme fondée sur la compassion à l’égard de tous les êtres souffrants et sur la capacité de l’être humain à s’abstenir de tout acte violent au prix d’une réflexion intérieure. La doctrine bouddhiste évoque la préciosité de la vie humaine et fait du végétarisme un outil pour atteindre l’Eveil.       « Le Bouddhisme nous rappelle souvent que le fait d’être né humain nous permet de développer sagesse, compassion et bienveillance à l’égard des êtres plus faibles et plus fragiles. En d’autres termes, vouloir changer de comportement en s’abstenant de manger de la viande, c’est accepter une part de la responsabilité qui est celle de tout être humain. »      Aujourd'hui, alors que la consommation de viande a quintuplé depuis les années 50, le végétarisme connaît un nouvel essor dans les pays industrialisés, pour des raisons d'ordre éthique et écologique. En réalité, notre corps est une machine complexe qui a besoin de nombreux éléments pour fonctionner : vitamines, minéraux… Alors comment trouver dans les végétaux ces éléments qui abondent dans les produis carnées ? Comment atteindre un équilibre qui permettra de réconcilier nutrition et convictions ? Voici quelques conseils du docteur Nguyên Thi Kim Hung, de l’institut national de la nutrition : « La première règle de l’alimentation végétarienne, c’est la variété. Manger varié, c’est piocher dans différentes familles d’aliments : céréales, légumineux, légumes, oléagineux… Pensez aussi aux fruits secs qui permettent d’apporter d’autres acides aminés, aux graines germées, mais aussi aux algues qui permettent de complémenter les repas et d’apporter de nouvelles saveurs. Pour certains repas, on peut aussi penser aux oeufs et aux fromages qui complètent un menu. Autre conseil : ne pas se cantonner à une seule céréale. Les céréales peuvent aussi être intégrées dans les repas avec des recettes à base de farine. »      Le végétarisme fait de plus en plus d'adeptes. Les végétariens revendiquent une hygiène de vie basée sur une éthique rigoureuse, respectueuse de la vie animale. Ainsi, ils trouvent la pureté et l’équilibre dans leur âme comme dans leur corps… Et vous, êtes-vous prêt à essayer un jour sans viande ?

08/01/2015 03:32
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